Marianne Roland Michel naît le 22 février 1936 dans une famille cultivée, passionnée par les arts et les lettres. Son grand-père, Paul de Cayeux, a fondé en 1912 la Galerie Cailleux, où travaille son père Jean de Cayeux. Sa mère, Daria Kamenka, née à Saint-Pétersbourg, mène sous le pseudonyme de Daria Olivier une carrière de femme de lettres. Elle est l’auteur de nombreux romans historiques sur la Russie et traductrice réputée du russe et de l’anglais.
Tentée d’abord par une carrière de pianiste (elle obtient un premier prix du conservatoire), Marianne de Cayeux entame des études d’histoire de l’art à la Sorbonne, rédige un Diplôme d’études supérieures en histoire de l’art sur Anne Vallayer-Coster (1959) et ultérieurement une thèse sur Jacques de Lajoue et l’art rocaille (1983).
En 1955, elle épouse l’industriel Roland Michel avec lequel elle a quatre enfants, Christian, Laure, Bruno et Mathieu. Pour inclure son mari dans sa vie professionnelle, elle signe désormais ses articles Marianne Roland Michel.
Dans les années 1960, elle commence une carrière d’historienne d’art. Après une année de stage au cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale, elle intègre en 1960 la Galerie Cailleux, dirigée alors par son grand-père, où elle s’occupe de la documentation et des recherches. Elle écrit ses premiers articles, alors largement tournés vers les débats de société. Ainsi, elle publie régulièrement des articles touchant à l’éducation des enfants, à la famille et à la contraception dans l’hebdomadaire protestant Réforme et rédige deux livres sur la grossesse et l’éducation sexuelle familiale.
À partir des années 1970, luttant contre une polyarthrite qui la fera souffrir jusqu’à sa mort, elle se concentre davantage sur son métier. Elle organise treize expositions à la galerie Cailleux (voir sa bibliographie), qu’elle dirige de 1982 à 1996 avec l’ambition de faire de cet endroit de la rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris, un lieu ouvert à la recherche, où tout le monde est toujours le bienvenu – des directeurs des grands musées au simple étudiant en histoire de l’art.
Faisant éclater les cloisonnements trop fréquents en France entre le monde du commerce et celui de la recherche, elle publie, comme en témoigne sa bibliographie, un grand nombre d’articles, de compte-rendus, de notices, et surtout, à partir de son livre sur Watteau en 1982, plusieurs livres rencontrant un grand succès également dans les pays anglophones et germanophones. Elle fait partie du comité scientifique et/ou organisateur d’une vingtaine d’expositions et d’une cinquantaine de colloques en vingt ans.
Elle meurt subitement le 18 novembre 2004, interrompant ainsi son importante contribution à l’histoire de l’art à laquelle elle avait consacré tant de temps et d’énergie pendant plus de quarante ans.
Après sa mort, son mari et ses enfants décident de créer une fondation pour perpétuer l’aide qu’elle apportait si volontiers à tous et chacun, comme le témoignent les nombreux livres d’histoire de l’art que les auteurs les plus divers dédient encore à sa mémoire aujourd’hui.